Le pavillon national

Des bons usages pour arborer les couleurs

ETIQUETTE

Il est très rare que les plaisanciers arborent un pavillon de manière convenable.

Le pavillon national est obligatoire car le bateau est une portion du territoire national et se doit donc d'être aux couleurs de son pays pour signaler son appartenance à celui-ci.

Battre pavillon, c'est donc hisser les couleurs du pays pour lequel on navigue.

Longtemps, c'était la seule manière de savoir si le bateau que l'on croisait était un ami ou un ennemi.

Du latin arbor, « arbre », arborer veut dire élever, dresser droit comme un arbre, déployer, mais aussi porter avec fierté, ostentation.

Arborer un pavillon, c'est le hisser au mât. En Méditerranée, dans la langue des galères, le mât s'appelait l'arbre, et c’est toujours le nom donné au mât des voiles latines comme nos barques catalanes.

Quelles sont les règles de base ?

Emplacement

Il doit être fixé sur une drisse pour pouvoir être levé en cas de salut.

  • Le pavillon doit être hissé à bloc

  • Le pavillon ne peut pas être fixé sur le pataras


Le non-respect de ces deux points implique une signification particulière : le deuil.

En navigation :
  • Gréement sloop : il se place à l'arrière du bateau, au centre du couronnement ou à tribord, sur une hampe ou un mâtereau spécifique (également appelé digon). Le mâtereau peut être incliné vers l'arrière pour mieux présenter le pavillon avec peu ou pas de vent.

  • Gréement ketch ou yawl, il doit être installé en tête de mât d'artimon ou de tape-cul.

  • Gréement aurique, il doit être installé en bout de corne.

  • Gréement goélette, il doit être installé en tête du grand mât.

  • Voile latine, il doit être installé en bout d’antenne.

Aquarelle Axel Pivet
Aquarelle Axel Pivet
L'Espérance barque catalane
L'Espérance barque catalane
Au mouillage ou au port :

Pour tous les gréements, le pavillon doit être à la poupe comme indiqué pour le sloop. Ce qui implique un double système pour les gréements autres que sloop.

"Peu de personnes le savent, mais le pavillon national doit être fixé de sorte que quand il n'y a pas de vent, la toile doit affleurer l'eau", explique Jean-Pierre Clech, membre du Conseil d'Administration du Marin Breton.

Taille

Le pavillon national doit être le plus grand pavillon à bord, et proportionnel à la taille du bateau. Si le minimum semble laissé à l'appréciation du skipper, le maximum est d'1/10 de la taille du bateau, à la condition expresse que le pavillon ne touche jamais l'eau, ni le pont.

Pour un bateau de 15 m , le pavillon fera au maximum 1,5 m de long et 1 m de haut puisque les pavillons sont au format 2/3 (guindant = 2/3 du battant).

Autre obligation, le pavillon national doit respecter une certaine proportion de couleurs, différente du drapeau. Pour le pavillon maritime français :

  • le bleu doit occuper 30 % du battant,

  • le blanc 33 %

  • le rouge 37 %

alors que ces largeurs sont les mêmes pour un drapeau (33:33:33 % du battant).

Ces proportions ont été adoptées au XIXème siècle pour des raisons optiques, car quand le pavillon flotte au vent, il faut respecter une répartition égale des trois couleurs (le bleu se voit plus que le rouge puisqu'il est attaché au mâtereau).

Etat

Par respect pour le pays d'enregistrement, le pavillon doit être en bon état (pas d'usure ou de déchirure). En cas de graves dégradations, on pourrait se voir reprocher un acte d'outrage au drapeau national.

Réglementation

Dans la nouvelle Division 240, entrée en vigueur le 1er mai 2015, il est stipulé que le pavillon national doit être porté :

  • Au port ou au mouillage les dimanches, les jours fériés et les fêtes légales, lorsqu'il y a quelqu'un à bord. Quand le bateau n'est plus occupé, on doit ramasser son pavillon. Enfin, il doit être hissé au lever du jour (8 h) et jusqu'à 20 h ou au coucher du soleil.

  • Au port à l’étranger, tous les jours de 8H à 20H (ou au coucher du soleil)

En mer, il est obligatoirement hissé pour identifier le bateau :

  • Dans les eaux internationales

  • Aux entrées et sorties de port

  • En vue de bâtiment de guerre, de navires français ou étrangers, de bâtiment de surveillance ou de police maritime.